Nuit debout, première communion
La première fois que j'ai entendu parler de Nuit Debout, c'était en 1995, il y a donc un peu plus de vingt ans de ça. J'étais en licence de philo à Paris 8. On admirait les maîtres fondateurs, dont certains étaient encore là devant nous. On venait d'enterrer Gilles Deleuze. Deleuze Mais Alain Badiou était là, qui avait délocalisé à Jussieu son séminaire sur Saint Paul le militant. Daniel Bensaïd faisait son cours sur je ne sais pas trop quoi, avec son accent toulousain, son érudition et sa patience, surtout, à écouter nos questions à rallonge d'étudiants prétentieux. Jacques Rancière nous donnait un cours sur la Catharsis dans la tradition grecque, d'Euripide à Aristote, mais bon ça, on s'en fichait un peu. Rancière Ses trucs sur le théâtre, à Rancière, sa réflexion sur les expressions grecques dont nous ne parlions pas un mot... Ce qu'on attendait de Rancière, c'est qu'il nous parle de politique. On était fin 19