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Affichage des articles du 2015

Réseaux sociaux et vote protestataire

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Chers collègues, J'ai le plaisir de vous convier à l'intervention - rendue possible à la dernière minute, d'où le caractère tardif de cette annonce - du professeur Jacob Groshek au laboratoire Communication et Politique (LCP). L'intervention aura lieu mardi prochain 15 décembre, à 18h00, au 24 rue Saint Georges (M° Notre Dame de Lorette ou Le Pelletier) dans les locaux du LCP, situé au dernier étage de l'Institut Pratique du Journalisme.   Jacob Groshek, enseignant-chercheur à l'université de Boston, s'intéresse à l'interaction entre les médias mobiles et le comportement politique (vote ou "voice") dans les pays industrialisés; son travail mêle approche théorique et collecte de données en ligne. Il nous présentera mardi prochain 15 décembre, à 18h00 un travail en cours dont il nous a transmis le titre provisoire : " Social Media Use: Pathway to Political Apathy, Participation or Populism ?". La présentation et la discussion s

Peut-on débattre en mode état d'urgence ?

Oui... à condition de laisser le dernier mot aux responsables Les terroristes du 13 novembre ne donnent pas grand-chose à penser. Olivier Roy cerne ici clairement leurs limites : connaissance faible ou nulle de la culture d'Islam, idiots utiles de l’État Islamique qu'ils ont adopté comme on enfile un déguisement d'Halloween, fantasme de toute-puissance et d'ouverture du 20 heure… Sauf à bien connaître la machine Daesh elle-même et sa région de nuisance, on en a vite fait le tour.  Plus intéressant en revanche sont les perspectives que les attentats ouvrent dans le débat public. La censure, d'abord, cet allié naturel de l'état d'urgence. On est loin du contexte des attentats anarchistes des années 1880 et de son cortège de « lois scélérates » dénoncées par Jean Jaurès. On ne voit pas non plus poindre à l'horizon le cortège de saisies de journaux et d'interdictions de paraître qui ont jalonné la guerre d’Algérie. La contrainte policière préve

Les patrons de presse, c'est nous ! (en principe)

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On l'a appris à la rentrée : Patrick Drahi veut dégraisser "L'Express".   Patrick Drahi, patron de Numéricable Après avoir racheté le groupe L'Express-Roularta en février dernier, le patron de Numéricable veut alléger la masse salariale du groupe de presse qui édite le magazine "L'Express" mais aussi "L'Expansion", "Mieux vivre votre argent", "L'Etudiant", "Point de Vue", des magazines culturels ("Lire", "Studio Ciné Live", "Classica", "Le Pianiste"), des titres "Art de vivre" ("Côté Sud", Côté Ouest, "Maison Française Magazine", "Décoration Internationale"...) ou le gratuit "A Nous Paris", etc. La nouvelle n'a pas ébouriffé l'actualité. On est en pleine catastrophe humanitaire, les réfugiés meurent sur les plages européennes, il y a des priorités . Incontestablement, et c'est aussi en partie la ra

Tuer pour des idées ?

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Il se pourrait que les Jihadistes, comme tous les assassins qui les ont précédés, ne tuent pas "pour des idées", mais pour leur bon plaisir. Les 7, 8 et 9 janvier 2015, trois personnes ont semé la mort dans Paris. Parmi leurs victimes, plusieurs membres de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, surpris en conférence de rédaction. Peu de temps après, les assassins ont fait passer la justification suivante : Charlie Hebdo insultait l’Islam, nous avons tués les rédacteurs de Charlie Hebdo, donc nous avons vengé l’Islam. Depuis, ce raisonnement sert trop souvent d'amorce aux réflexions sur Charlie Hebdo. On se demande si Charlie Hebdo n'était pas un peu islamophobe, on affirme au contraire que ce journal ne peut être qualifié de cette manière : bref, on discute de ce journal dans le cadre même délimité par les assassins. C'est gênant pour l'Islam, c'est gênant pour Charlie Hebdo.    Par contre, ce n'est pas du tout gênant pour les a

Mesurer l'islamophobie ? Vaste programme

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Chère Céline Goffette, cher Jean-François Mignot, Vous avez procédé au codage des « unes » de Charlie Hebdo entre 2000 et 2015 en vue de répondre à la question « Charlie Hebdo était-il obsédé par l'Islam ? ». Cette contribution au débat force le respect par le volume de travail qu'il représente. Il a suscité bon nombre de discussion sur les réseaux sociaux, et ce n'est pas là son moindre mérite. Vous n'êtes pas sociologues des médias, et alors ? La presse est un objet qui concerne tous les citoyens ; nul n'en est heureusement propriétaire, et surtout pas les sociologues des médias – dont je ne suis qu'un modeste représentant, et surtout pas le porte-parole. En vous lisant, je me suis demandé pourquoi aucun sociologue des médias n'a effectué, après les attentats, une démarche telle que la votre. Je m'attacherais ici à proposer des pistes de réflexion sur ce sujet. Cela a trait d'abord peut-être à la question que vous vous êtes posé : la quantité